mardi 19 février 2008

Décevant…

Hier soir, France2 a eu la bonne idée de diffuser un documentaire sur la résistance. Dans la mesure où c'est une époque –la seconde guerre mondiale – qui m'intéresse particulièrement et que j'ai plusieurs scénarios qui la traitent, je ne voulais manquer cela pour rien au monde. Remarquez bien que si on m'avait proposé une soirée avec Adriana Karembeu, j'dis pas… M'enfin, Adriana ne m'ayant pas passé un coup de fil dans ce sens, j'étais devant mon poste de télévision dès 20h45…

Tout d'abord, si j'en crois le sentiment que m'a laissé ce documentaire, la plupart des français furent résistants dès 1940. Ce qui ne correspond pas vraiment aux autres sources que je pouvais avoir. Mais ils ont probablement raison puisque des historiens ont participé activement à la réalisation. Par ailleurs, point de demi-mesure, les résistants étaient tous de magnifiques héros, même le plus humble d'entres eux (celui qui coupe les fils de téléphone pour emmerder les allemands) et pas un ne parla sous la torture. Et surtout pas Jean Moulin ! Même si plusieurs historiens envisagent aujourd'hui qu'il ait pu effectivement parler… Point de doute : Il n'a pas parlé !!! Un peu comme si cela entacherait l'image d'un héros reconnu de tous si cela avait été le cas… La torture étant ce qu'elle était à l'époque, je ne pense pas qu'on puisse envisager qu'il y ait une honte à avoir craqué. Mais, ce n'est que mon avis personnel. Je me souviens avoir lu un bouquin qui parlait des réseaux communistes. « L'orchestre rouge » il me semble. Je me souviens donc, de ce que disait un chef de réseau arrêté : Tout l'art est d'éviter la torture en ne divulguant aux allemands que des informations de moindre importance ; ainsi, vous évitez d'être mis en position d'en divulguer des importantes, ce qui ne manque pas d'arriver si l'on vous torture…

A regarder ce documentaire, j'ai franchement eu l'impression que l'on essayait de se convaincre que le comportement de l'ensemble des français fut en tout point exemplaire pendant cette période trouble de son histoire (mis à part bien sûr les traîtres comme Pétain et Laval). Voyez comment les bons français s'activent pour accueillir des enfants juifs après l'arrestation de leurs parents ! Pas un mot sur l'antisémitisme de l'époque, pas un seul mot sur les bons français qui écrivaient des lettres anonymes de dénonciation, pas un seul non plus sur ceux qui dénonçaient les juifs pour mieux les voler…

Alors, certes, les nombreuses images d'archives et faits avérés qui y sont décrits ont été d'un intérêt certain et je n'ai pas manqué de les noter ou de m'en inspirer pour de futurs mises en situation mais je trouve que le documentaire était dans son ensemble décevant. Il semblerait que nous vivions une époque à ce point en perte de repaires qu'il nous faille à tout prix nous rattacher à ceux qui agirent héroïquement pour notre patrie. Après les enfants juifs dont chaque élève de CM2 devra conserver la mémoire, je propose que chaque collégien se voit confié celle d'un résistant mort au combat ou en déportation. Il y en a eu 100.000, cela devrait faire l'affaire non ? Et plaire à notre cher président qui plus est !

mercredi 13 février 2008

L’abandon…

Voici un petit texte que j'ai écris il y a une dizaine d'années. A l'époque, je me baladais dans l'arsenal de Toulon quand j'ai vu un bateau sur lequel j'avais navigué dans le passé. Il avait été désarmé et laissé à l'abandon…

Il était là, amarré à un quai désert et mal entretenu. Soutenu par une eau immobile comme si celle-ci, maîtresse tout-à-tour douce et tapageuse, avait tenu à lui épargner l'agitation à laquelle il avait été habitué tout au long de son existence.
Il attendait que l'on décidât de son sort en haut lieu.
Déjà, plus rien de ce qui, autrefois, avait fait de lui un fier et redoutable vaisseau, ne subsistait. Ne restait de sa carcasse que ce qui n'était pas démontable ou récupérable. De longues larmes ocre sur ses flancs achevaient de témoigner de sa déchéance et de son abandon.
Combien avaient ils été à naviguer à son bord, parcourant mers et océans du monde entier ? Jeunes mousses, pleins de leurs illusions, avides de découvertes et d'escales exotiques ou vieux marins aux visages burinés, aigris, rongés par l'alcool et les exigences d'une vie loin des leurs. Leurs ordres, leurs coups de gueule, leurs pensées, leurs espoirs, leurs angoisses résonnaient encore au plus profond de son lourd corps d'acier.
Pas encore mort mais déjà fantôme…
Son seul espoir résidait en ce qu'un jour, on le remorquât en haute mer, qu'il puisse de nouveau fendre majestueusement l'eau de sa puissante étrave jusqu'au point où il se retournerait et ferait face à ses cadets. Alors ces derniers, en reconnaissance de ses nombreux services, lui offriraient une mort digne. Et il s'enfoncerait dans un ultime mariage avec sa plus fidèle compagne.

Je ne sais pas… A l'époque, j'avais trouvé cela pas mal d'autant plus que cette vision de ce vieux navire m'avait franchement touché. Il y a beaucoup de marin qui associent une âme à leurs bateaux.
Aujourd'hui, je me pose la question. Le texte ne me semble plus aussi poétique. Il y a comme quelque chose qui manque. Si vous avez envie de me dire ce que vous en pensez, surtout n'hésitez pas.


Un petit crobard de Stephan. Le pendant de ce qu'a fait Philippe. Bref, l'alternative représentée avec un simple dessin.

mardi 12 février 2008

Ca se précise !

Franchement, il m'arrive de douter de mes chances de voir un beau jour un de mes scénarios publié. Je suis d'un naturel plutôt pessimiste, voire même défaitiste, mais la collaboration avec les dessinateurs a ceci de bien que l'on ne peut pas tout laisser tomber du jour au lendemain car on a des responsabilités vis-à-vis de ceux qui vous ont fait la confiance de se lancer dans une telle aventure avec vous.

Ceci étant dit, que ceux qui s'inquièteraient de cette entrée en matière se rassurent, je compte bien m'accrocher et si je traverse parfois certains moments de découragement, j'essaye de garder le cap (quoi de plus normal pour un marin me direz-vous).

M'enfin, je vais en revenir au premier objet de cette petite note :

A peu près au moment où j'ai commencé à écrire des scénarios de BD, je jouais beaucoup à des jeux vidéo, notamment à NeverWinter Nights. Ce jeu de rôle sur PC offre la possibilité à ceux qui maitrisent un minimum un dérivé du langage basic (je ne me souviens plus exactement du nom exact de ce langage de programmation) de créer ses propres modules. C'est ce que faisait Fabien Cerutti. Et de belle manière puisque ses modules étaient parmi les mieux notés sur le site dédié à ce jeu. Fabien a développé toute une série de modules axés sur un personnage central fort : Le bâtard de Kosigan. Et quoi de plus normal pour moi, joueur assidu et scénariste tout juste amateur, de détecter dans cet univers et ce personnage un concept fort qui pourrait être adapté en BD (relativement) facilement. Après quelques mails avec Fabien, je lui fis donc part de mon sentiment. Et c'est ainsi que l'aventure commença.
Je vous passerai tous les développements de l'affaire tels que la galère pour trouver un dessinateur et autres joyeusetés du genre. Quoiqu'il en soit, le projet s'est monté et aujourd'hui, il a de très bonnes chances d'être publié. En effet, Fabien a eu en assez peu de temps deux contacts très prometteurs avec les éditions Vent des Savanes (groupe Glénat) et Paquet. Certes, rien n'est encore signé mais on a toutes les raisons d'espérer.

Donc voilà, pour en revenir à la première partie de cette note, je dois dire que même si aucun éditeur ne parie jamais sur un de mes projets, j'aurais quand même eu cette satisfaction : voir un projet auquel j'ai contribué se monter et (très probablement) sortir. Voici la planche 3 de ce projet. Pour ceux qui ne connaitraient pas encore et qui seraient curieux de découvrir, c'est par ici

lundi 11 février 2008


Nouvelle illustration d'un des protagonistes de l'histoire, Nicole, réalisée par Philippe. Nous approchons. Le dossier sera envoyé vendredi au plus tard...

jeudi 7 février 2008


Une petite étude de Philippe pour l'alternative : Frantz partant avec son fils Pierre sur la route. Il s'agit effectivement de la partie alternative dont s'occupe Philippe.

samedi 2 février 2008

Nouveau projet – Le Straight photographer

Dans ma bafouille du nouvel an, j'avais évoqué une prochaine collaboration avec Cédric Hervan, le très talentueux dessinateur du dernier des Schoenfeld (série à paraître prochainement chez Glénat). Les choses se sont un peu plus précisées dernièrement et on peut parler d'une piste intéressante quant à une future publication. Toutefois, tant que rien n'aura été signé, je ne me risquerai pas à pérorer. A force de déconvenues, on en devient plutôt prudent et même… superstitieux.

Pour ce qui est de l'histoire à proprement dit ou du moins ce que je peux vous en dire à ce stade, elle met en scène un photographe au début du siècle dernier. A l'époque, la photographie était encore considérée à de nombreux titres comme une extension de la peinture. A ce titre, les photographes veillaient à « flouter » leurs réalisations afin de leur donner l'aspect d'une peinture. Or, dès le début du XXème siècle, sous l'impulsion d'Alfred Stieglitz et Edward Steichen, deux photographes newyorkais, se créa « Photo Sécession » ; ce mouvement visait notamment à restituer chaque détail d'un cliché avec une netteté parfaite. On considère que ces « Straight photographer » posèrent les règles de la photographie moderne.
Vous l'aurez compris, le héros de notre histoire, Emile Fargues, s'inscrit dans cette mouvance. C'est un jeune homme fasciné par les femmes et plus particulièrement par sa cousine (cette dernière pouvant s'apparenter à la marquise de Merteuil dans les liaisons dangereuses). Au début de notre histoire, Emile est photographe de guerre dans une unité sur le front. Nous sommes à l'été 1916 et la guerre des tranchées est plus meurtrière que jamais ; Emile restitue comme il le peut le quotidien des poilus. De fil en aiguille, sous forme de flash-back, le lecteur est invité à découvrir ce que fut sa vie avant la guerre et surtout la terrible machination dont il fut la victime…

Voilà, ce n'est pas forcément clair comme résumé mais je dois bien avouer que l'histoire est assez complexe. Je ne vous raconte pas combien je redoute le moment où il va me falloir rédiger la note d'intention ! ;) En attendant, j'ai plusieurs dizaines de planches à découper. Donc je vous laisse avec cette petite étude de Cédric ; d'autres sont disponibles sur le diaporama à votre droite.

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